Quelles différences entre le harcèlement moral et le management autoritaire ?

Publié / Mis à jour le 01/02/2021 dans Dossiers Droit et Ressources humaines

Dans une entreprise le salarié est tenu par un lien de subordination. Ce lien de subordination est caractérisé par l'exécution d'un travail sous l'autorité d'un employeur qui a le pouvoir :

• de donner des ordres et des directives,
• d'en contrôler l'exécution
• et de sanctionner les manquements du subordonné.

La jurisprudence distingue le salariat du travail indépendant à travers ce lien de subordination : « le travail au sein d’un service organisé peut constituer un indice lorsque l’employeur détermine unilatéralement les conditions d’exécution du travail ».

Il revient à dire que si l’exercice du pouvoir de direction est autoritaire, générant parfois  du stress, il n’est pas pour autant généralement constitutif de l’infraction de harcèlement moral. Une entreprise qui souhaite former ses équipes contre le harcèlement au travail doit également s'interroger sur les problèmes qui peuvent survenir en cas de management trop autoritaire, et veiller à ce que ce management, poussé à l'excès, ne devienne pas constitutif de cas de harcèlement en entreprise.  

Lorsque le manager possède des qualités de rigueur, de droiture, il est à cheval sur la méthode de travail et attend de vous les mêmes qualités, on ne peut pas parler de harcèlement. De même lorsqu’il est débordé et que parfois, il lui arrive d’en oublier les usages, dire bonjour, saluer,  parle sur un ton sec ou hausse la voix, cela ne vise pas forcément les collaborateurs et ne relève pas de harcèlement.

Parfois, l’ambiance de travail peut engendrer des déconvenues ou des déceptions cela ne veut pas dire que le management est toxique. Le manager n’est pas un être parfait, ni exceptionnel, il est soumis au même titre que n’importe quel salarié aux mêmes pressions et exigences.

Toutefois, ses agissements ne doivent pas excéder les limites du pouvoir de direction. Tout est dans la nuance, le manager doit trouver son équilibre dans les différents styles de management et faire bien attention à ne pas dépasser certaines limites. Par exemple :

• un manager est en droit de demander à ce qu’un travail soit effectué, pas l’exiger.
• un manager peut suggérer une méthode de travail, pas forcer.
• un manager peut inviter un salarié à respecter les horaires, pas le sommer.
• un manager peut parler avec un salarié, pas crier.
• un manager peut répondre succinctement à une question du salarié, pas l’ignorer

Mépriser, rompre la communication ou critiquer de façon incessante un collaborateur, représentent autant de forme de harcèlement au travail, pour lesquelles le mangement devra rende des compte auprès d’un juge en cas de saisine.

Les comportements toxiques sont nombreux difficiles à définir mais les conséquences sur la santé mentale des collaborateurs sera remarquée. On les nomme par ailleurs des comportements hostiles ou agissements malveillants tels que :

• l’indifférence
• le mépris au travail,
• un déni de reconnaissance du travail accompli,
• des atteintes dégradantes (critiques injustes, humiliations, moqueries, etc.
• des remarques désobligeantes,
• des intimidations,
• des insultes… 

Le harcèlement moral au travail ne peut être une pratique managériale. En effet,  Le détournement du lien de subordination à travers des incivilités à caractère vexatoire, remarques insidieuses ou injurieuses, des mots blessants notamment pour ridiculiser un collaborateur relève du pénal.

L’abus d’autorité ne doit être ni une pratique ni une option, ni une tendance. Le manager devra suivre des formations en management s’il éprouve des difficultés à animer son équipe.

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