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4 signaux d'alerte du harcèlement au travail

4 signaux d'alerte du harcèlement au travail

Publié / Mis à jour le 21/06/2021 dans Dossiers Droit et Ressources humaines

Repérer une situation de harcèlement au travail est la première étape indispensable à la résolution d'un problème profond. Si certains cas de harcèlement en entreprise sont flagrants, beaucoup sont plus difficiles à déceler. 

S’il est facile de repérer certaines situations de harcèlement comme les insultes ou agressions verbales d’un collègue de travail ou d’un manager, il est plus difficile de débusquer les cas les plus subtils ou pernicieuxAfin de régler au plus vite une situation de harcèlement, les managers et les RH doivent être en permanence à l'écoute des signaux anormaux chez les salarié(e)s d'une entreprise. Ceux ci doivent également être formés à la prévention du harcèlement moral ou sexuel au travail.

La découverte de comportements étranges parmi les membres du personnel, ou d'un changement brutal dans les habitudes et le comportement d'un(e) salarié(e), sont autant de signaux qui doivent alerter les encadrants sur un possible problème dans l'entreprise. 

1- Un turn over-important dans les équipes

Il s'agit du signal le plus classique et le plus visible d'un probable mal-être dans l'entreprise : des départs fréquents, des démissions, un turn-over important, plus aucun investissement dans les projets, plus d’implication, plus aucune curiosité… Un turn-over important peut parfois s'expliquer par des raisons qui ne sont pas liés au harcèlement (travail difficile, salaire trop bas, forte demande sur le marché de l'emploi...). 

Toutefois, lorsqu'un même poste est libéré par les salariés régulièrement au bout de quelques mois, sans que la mission initiale n'ai été modifiée, ou dans les cas extrêmes lorsqu'une équipe entière change constamment au fil des mois, il n'est pas rare que le problème vienne du management plutôt que du poste ou des tâches proposées. 

Un management toxique ou la présence d'un harceleur dans une équipe poussera toujours les salarié(e)s qui le peuvent à quitter l'entreprise, soit en démissionnant, soit via une rupture conventionnelle. 

2- Cris et crises de larmes : lorsque la pression au travail devient trop forte

Tous les comportements inhabituels doivent alerter. Lorsqu’un ou plusieurs salariés sont sujets à des épisodes de colères ou de pleurs, parfois face à des problèmes, parfois sans raisons visibles, il y a fort à parier qu’il existe une véritable souffrance au travail.

Si à cette situation vient s’ajouter des arrêts de travail à répétition, des absences imprévues ou des départs en cours de journée, il y a de fortes chances que le travail soit l’objet même du mal être du salarié concerné. Il appartient alors aux managers et aux RH, ou aux salariés ayant suivi une formation de "référent harcèlement au CSE" de s’impliquer pour échanger avec la personne concernée pour déterminer s’il s’agit d’un problème lié à l’entreprise et aux conditions de travail.

Lorsque le problème se pose chez plusieurs membres d’une même équipe, l’entreprise doit au plus vite faire le point avec toutes les personnes concernées et prendre les dispositions qui s’imposent.

3 – Nervosité, manque d’enthousiasme, changements d’humeurs

Une fatigue, une lassitude, un manque d’enthousiasme, une nervosité visible, des conflits fréquents entre les salariés, ou avec la hiérarchie, des changements d’humeurs, des plaintes et des mécontentements exprimés auprès des managers sont autant de signaux qui doivent alerter sur les conditions de travail.

Il peut souvent s’agir d’une mauvaise organisation ou d’une surcharge de travail. Il faut alors veiller à ce que ces problèmes ne deviennent pas une méthode et soient réglés de manière rapides et durables.

4- Des changements comportementaux : tendance à s’isoler des autres, alcool au travail, surconsommation de tabac ou de café…

Un(e) salarié(e) victime de harcèlement aura toujours tendance à modifier son comportement en adoptant de nouvelles habitudes ou en poussant certains comportements à l’extrême :

  • Isolement volontaire au cours de la journée, pendant les pauses, pendant le déjeuner
  • Consommation excessive de café, multiplication des pauses cigarettes
  • Consommation d’alcool sur le lieu de travail (en dehors des évènements faisant partie de la vie de l’entreprise)

Ce comportement aura forcément rapidement un impact important sur la personne concernée, que ce soit dans sa vie professionnelle ou personnelle. Il faut définir au plus vite la source du problème et aider le ou la salariée à « sortir la tête de l’eau ».

Harcèlement au travail : soyez à l’écoute des salarié(e)s

Tous ces signes parfois cumulatifs doivent vous alerter et vous inciter à évaluer les risques psychosociaux, la souffrance morale subie.

Il est bon de rappeler les dispositions de l’article L. 4121 « L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent : 1° Des actions de prévention des risques professionnels ; 2° Des actions d'information et de formation ; 3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés […/…]

Les managers sont les représentants de l’employeur dans l’entreprise, ils font partie de la direction, à ce titre ils peuvent engager leur responsabilité civile voire et/ou pénale s’ils sont témoins, acteurs de fait relevant de harcèlement. Et plus particulièrement les managers de proximité, ils sont sur le terrain, ils sont censés observer leurs collaborateurs, être à leur écoute et se rendre compte des signaux d’alarme quand la situation se dégrade.

Faire mine de ne rien voir, rien savoir, rien remarqué, être dans le déni, ou faire la politique de l’autruche sont autant d’attitudes qu’un juge pourrait reprocher aux managers. Ces comportements seront jugés comme de la négligence, de l’imprudence constitutifs du délit de harcèlement.

Ne pas laisser les urgences du moment, la pression des objectifs à atteindre faire oublier les ressources humaines dans l’entreprise. Quand on abime les ressources matérielles (une machine) le juge n’intervient pas. En revanche quand on porte atteinte aux ressources humaines, plusieurs juges peuvent être saisis.

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